Processus de transformation

Processus de transformation

Comme vous le savez peut-être (ou pas !), la naissance de mes « Graines de vie »  est toujours issue de ce que je vis : passé et présent s’entremêlent, traversées émotionnelles conscientes ou inconscientes de ce qui résonne à l’instant du surgissement.

Mais évidemment, ce qui compte aussi c’est ce qui peut résonner en vous et dans vos histoires personnelles (et ça, je ne peux pas vraiment l’anticiper).

Il y a donc deux « tiroirs » : dans un premier temps qui n’appartient qu’à moi, donner forme pour «déposer», décharger, transformer l’émotion, autrement dit, sublimer dans le sens Freudien puis dans le second, envoyer dans le monde, donner à voir, « s’exposer » pour créer du lien, communiquer et se « reconnaitre » mutuellement .

Voilà pour moi l’essence/le sens même de ce besoin vital qu’est l’acte « créateur »… à ce propos, « créer » peut sembler un terme un peu pompeux voire même certains peuvent estimer qu’i n’est réservé qu’à Dieu (c’est ce qu’un monsieur, outré, m’a dit un jour !) Malgré le fait que, sans offense et avec tout le respect pour ceux qui ont la foi, personnellement, je n’y crois pas mais cela n’empêche qu’à ce verbe grandiloquent je vous l’accorde, je préfère celui de « Faire » que je trouve très beau. Sartre a dit : « Faire et en faisant se faire » et cette maxime me définit totalement.

Vous excuserez cette petite digression, revenons maintenant à mes moutons ;)

De l’individuel à l’universel, parler « à » et « de soi-même » pour parler « à »  et « de l’autre », voilà le Graal !!!

Le décor est planté, rentrons dans le cœur du sujet :

Chaque pièce « part » à son propre rythme et l’expérience me dit qu’elle n’est destinée qu’à un nombre très réduit « d’adoptants ». Elle peut beaucoup « plaire » (ou moins !) mais pour autant, elle ne quitte pas le nid…jusqu’à ce qu’arrive la « bonne » et surtout la « juste » personne qui projette dessus sa propre histoire. Et alors là, bingo, ça le fait !!! (en dehors, bien sûr, de toute question financière qui, je vous l’accorde, reste un facteur non négligeable!).

Et voilà le topo : Initialement et il y a déjà longtemps, « Home sweet home » a vu le jour : idée de la roulotte dont j’ai toujours rêvé, probablement aussi comme chaque année, une envie de voyage et surtout l’attachement que j’ai toujours porté à la MAISON, le « chez soi », nid sécure et protecteur.

Mais la roulotte n’est jamais partie et « home sweet home » n’a jamais trouvé son nouveau port d’attache !

Quelques temps plus tard, et je ne sais plus au juste pourquoi, j’ai fait un lien avec mes grands-parents arméniens qui ont fui le génocide et Hagop (représentant mon grand-père) est « né » pour tirer et guider son « Home sweet home » et le mettre à l’abri de la violence du monde.

Et voici qu’elle est devenue : « Migration,  la roulotte d’Hagop »

Mais sans doute, peut-être trop personnelle ou connotée, elle n’a pas non plus trouvé chaussure à son pied et quoiqu’il en soit l’essentiel pour moi a été atteint: donner corps à ma pensée au moment opportun.

J’aime ces 2 pièces (et les autres aussi même si je suis loin d’être à chaque fois satisfaite du résultat final comparé à ce que je m’étais imaginé !) et ne me résolvant pas à les abandonner sur le bord du chemin (trop d’affects déposés) j’ai décidé d’à nouveau m’en emparer.

 Les voilà donc aujourd’hui séparées, reprenant chacune en main leur destinée.

 Peu de choses, plastiquement, ont été changé, c’est plutôt l’histoire que je me suis racontée qui s’est légèrement décalée.

Hagop  a lâché les rennes en n’emportant que l’essentiel.

 Et la roulotte a pris de la hauteur tout en perdant ses roues…dans un équilibre précaire, le nid s’est perché…l’envol était né !

Certes la transformation n’est pas époustouflante mais elle a le mérite d’être juste pour moi !

Et voilà !Je ne sais pas trop si tout cela a réellement un intérêt pour vous mais cela répond à un besoin personnel de réflexion et d’élaboration sur mon processus créatif (et non de justification!). Sans compter, je l’avoue, un doux prétexte à coucher des mots sur le papier pour laisser trace et avancer !

J’espère cependant que ce « secret de fabrication » aura un peu retenu votre attention !

Et si vous avez eu le courage de tout vous coltiner…MERCI pour votre ténacité !!!